Up and Down→
00 mois 2013, entraînement de
dressage, point neutre de
Up and Down au caractère neutre.
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Bonus : 3
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Résumé :
Nous y voici. J'ai vendu tout mes chevaux, afin de pouvoir me consacrer à ce que j'aime vraiment : le saut d'obstacles. Je regarde la jument qui mâchouille du foin dans son box. Elle n'a pas encore notée ma présence. Avec un petit pincement au coeur, je pense à Classy qui m'aurait sentie arriver et joyeusement accueillit. Non. C'est fini. J'aime les paints, et j'aimais cette jument, mais ma passion est le saut, et Up est plus adaptée.
Je gratte le bois du box. La jument me remarque enfin. Elle se tourne vers moi, curieuse. Au moins, elle est telle que l'on m'avais décrite : peu farouche. Je tends la main, laissant la jument venir sentir mon odeur. Elle souffle sur mes doigts engourdis par le froid matinal. Il faut dire que l'aube n'est encore qu'un soupir sur une campagne glacée et gelée par la nuit. L'été ne viendra pas. La sensation est agréable. La jument pousse son exploration plus loin, fouissant dans le creux de ma paume. Je la caresse tout doucement, puis rentre dans son espace.
Elle ne me repousse pas, mais ne se jette pas dans mes bras non plus. En fait, Up reste calme et bien élevée. Le sang de sa race se traduit dans sa ligne. Ce n'est pas un petit modèle, mais elle n'est pas immense ; une bonne taille pour une jument de débutante. Je peut t'emmener loin, beauté, très loin, mais uniquement si tu le veut bien.
Je me saisis de brosses, et commence le pansage. Up se désintéresse rapidement de moi, et retourne à la paille qui tapisse son box. Pendant que je la panse, je laisse mes doigts courir sur sa robe, inspectant les moindres recoins de son corps. Elle ne porte aucune trace de coups ou de blessure. Le Maquignon n'est pas connu pour maltraiter ses chevaux, mais je veut connaître ce cheval avant me lier à lui, et son corps est un large historique de sa vie.
Je lui passe un licol et l'emmène dans le rond de longe. Là, je lui passe le harnachement nécessaire, et la fais marcher devant moi. Du haut de ses huit ans, Up connaît bien la longe. Le pas se fait sans problèmes, mais elle se révèle lors du départ au trot. En effet, la jument, énergique, donne un coup de cul et se met à galoper. Je la ramène vers moi, la calme, puis la remet au trot. Elle s'est échauffée, et son souffle forme une buée dans l'air frais. J'obtiens, à force de patience, un trot calme et décontracté qui me permet de l'observer.
Elle trotte bas. Il n'y a aucun maintient dans cette allure, et la jument, qui se sait pourtant au travail, se déjuge complètement. Ses muscles sont ceux d'un cheval resté trop longtemps à la vente, entre quatre murs, plutôt que sous la selle d'un cavalier compétent. Si elle possède de la puissance et une bonne détente, il va falloir travailler les bases avant d'y venir, et commencer par muscler ce corps, qui n'est pas celui d'une jument de concours de huit ans.
Je la met un coup au galop pour qu'elle puisse se défouler un peu. Il n'en faut pas plus à Up pour faire la folle, et je ne la laisse faire que jusqu'à un certain point, où cela devient dangereux, pour elle comme pour moi. Enfin, lorsque je sens qu'elle s'essouffle, je la ramène près de moi et fais redescendre la pression. Il ne fait pas bien chaud, et sa robe grise fume légèrement, alors je ne la laisse inactive qu'un court instant, le temps de lui mettre un filet et une selle avec un couverture couvrant sa croupe.
On sort du rond de longe et je grimpe sur ma jument. On part sur un sentier de balade, mais ce n'est pas une randonnée que l'on va faire. Je dois travailler sa musculature. Alors nous trottons un temps sur un chemin qui passe entre les vignes, puis, lorsque le terrain semble favorable, je la lance au galop. Malgré sa bonne éducation, Up est assez bourrine, et je dois tenir sa bouche. Heureusement que j'ai opté pour un mors pellam, avec assez de force pour contenir une petite furie !
Même si on ne fait qu'une sorte de balade endurante, c'est quand même du dressage. Je la tient, je ne la laisse pas plus aller que lorsque je la longeais, et nous travaillons tout les deux, elle à avancer, moi à obtenir des foulées courtes et un rythme régulier. Lorsque nous rentrons, je la bouchonne longuement avec de la paille avant de la panser et de lui passer une couverture. Up semble s'être bien défoulée, et par conséquent n'avoir pas déprécié nos premiers pas en tant que couple cavalier-cheval. Je la laisse sur une friandise et une caresse, et donne l'instruction au palefrenier de la sortir au pré cet après-midi. Assurément, ce n'est pas une jument à laisser entre quatre murs.