J'aurais très bien pu poster dans le sujet de Luciole, mais ça va polluer et les réponses vont se croiser et ça va être le bordel et... Bref.
Je préviens de suite, ça risque d'être long, et vous feriez mieux de passer votre chemin, si je poste c'est pour me soulager, car ce que je m'apprête à taper je ne peux pas en parler avec mon entourage. Peur du jugement, et puis il faut bien respecter ce "paraître" qui régit nos vies.

Je vais essayer de faire mon introduction le plus rapidement possible.

Juillet 2009. J'ai tout juste 18 ans, je sors de relations amoureuses pas faciles, et, étant d'un naturel fragile, décide de ne plus m'attacher pour me protéger. Je suis bien décider à forger une carapace solide. Les mec oui, mais juste dans mon lit et pas dans mon cœur. J'y était vraiment résolue, car je ne me sentais plus capable d'aimer, ça fait trop mal. Bien évidemment, je ne m'y suis pas tenue. Pas de ma faute, mais le premier qui a croisé ma route, s'il m'a un peu forcé la main les jours suivants, je me suis vite aperçu que c'était le bon. Avec lui, imaginer un futur ne faisait plus aussi peur... Cet homme là, il a 25 ans, et il vient de fermer sa boîte de charpente métallique pour en ouvrir une autre, dans le plastique cette fois. Cet homme, c'est un autodidacte fou de boulot mais ça, je ne le sais pas encore.

Ete 2009. C'est le compte de fée. A son compte depuis longtemps, prenant trè speu de vacances, il s'accorde l'été pour souffler, pour prendre des vacances. Il profite de ce temps pour retaper son voilier.

Ete 2011. Tout va bien dans le meilleur des mondes. Un jour, un test de grossesse positif. Les petiots, c'est pas pour moi, j'ai pas d'atomes crochus avec eux, je fais mon IVG. Mais même si j'étais plus que décidée, le réveil après l'anesthésie est très dur. Mais ça passe vite, et un mois après je n'y pense déjà plus.

Printemps 2012. Les choses se gâtent un peu. Je commence à avoir du mal à supporter son travail 12h par jour, sept jours sur sept. Le dialogue, qui a toujours été un peu fragile (quelle idée de mettre deux personnes qui ont tendance à se réfugier dans la solitude de leur coquille quand ça ne va pas au lieu de parler aussi!) se rompt. Au bout d'une semaine, n'en pouvant plus, je reviens vers lui, car ce n'est tout simplement pas possible que ça se termine comme ça, pas maintenant, pas pour ça.

Ete 2012. Trois mois plus tard, la même crise revient. Le ton n'a même pas le temps de monter qu'il me quitte, m'expliquant qu'il n'a pas assez de temps à m'accorder, qu'il ne veut pas me faire souffrir, etc etc. Cette fois ci je pense que je l'ai perdu pour de bon. Je n'ai jamais été détruite à ce point. Je n'arrivais plus à manger, avait du mal à faire bonne figure devant les gens, et m'effondrait en larme dès que j'étais seule. J'ai perdu 6 kilos en 15 jours, pour dire. Et puis un soir il m'appelle. Je vous passe les détails mais on programme un resto, et c'est repartis. Je sais que je vais encore souffrir de son absence mais je l'ai dans la peau et ne peux lutter contre.

Hiver 2013. En décembre, mes règles ont plus de retard que d'habitude, et je vais plus souvent aux toilettes. Je ne veux pas me prendre la tête et trop y penser car à une période, je devais systématiquement faire un test de grossesse pour que mes règles daignent arriver. Je décide de laisser passer les fêtes et de voir après. Le test de grossesse est positif. Lorsque je le dit à mon chéri, il me répond dans un premier temps qu'il y a plus grave, et qu'en gros il me laisse prendre la décision car c'est moi que ça va bouleverser le plus (arrêt de mes études etc). Quelques jours après, quand je lui dit que je veux le garder, il ne veut plus, dit que ce n'est pas le moment, que ce serait trop compliqué financièrement, mais dans un an si je veux... Mais moi, je ne veux pas revivre une IVG, ce n'est pas envisageable. Les jours passent et, inconsciemment, je repousse la date de prise de rdv chez le médecin. Quand je m'y résout et passe l'écho, je suis à 15 semaines de grossesse. Autrement dit, au delà des délais pour une IVG. A ma surprise, mon homme prend bien les choses.

Voilà pour l'intro. La suite est plus courte, je vous rassure, mais il me fallait vous mettre en situation.

Bref, depuis que l'on sait que ce petit bébé arrivera, il s'est plongé encore plus dans le boulot qu'avant je le vois en moyenne une fois tous les trois jours (on se voyait quasi tous les jours avant), me répétant chaque fois que je proteste pour le voir un peu : faut savoir ce qu'on veut. Bref, c'est dur mais je prend sur moi. Je me sens de plus en plus seule, et je le sens de plus en plus fuyant. Il fait comme s'il était là, mais il se transforme en fantôme, et quand il vient, arrivant la bouche en cœur vers 20h40, il ne tarde pas à se mettre devant la télé pour ne pas rater le début du film. Exit les apéros en amoureux, les moments à discuter... Ça fait très vieux couple, et ça me fait paniquer. A côté de ça, je n'ai pas l'impression que ses je t'aime sonnent faux, qu'il se force quand il me prend dans ses bras, quand au moment de dormir il réclame son câlin... Mais j'ai de plus en plus de mal à gérer. Et ça plus mes longues journées toute seule, je sens bien que je deviens chiante. Et pourtant je suis si bien dans ses bras, car rien ne peux plus m'arriver.
Bref, je le sens de plus en plus fuyant, et n'arrive absolument pas à le sentir s'investir un minimum dans son rôle de père. D'ailleurs ce bébé il n'en parle jamais, au mieux une allusion par ci par là, de temps en temps.

Et toute à l'heure, une goutte a fait déborder le vase. "Demain je ne pourrais pas venir, faut que je termine les nouveaux modèles, Super U est peut être intéressé tu comprends". Demain en l'occurrence, c'est la deuxième écho. Ça aurait été la première fois qu'il faisait quelque chose concernant bb. Mais il ne sera pas là.

Alors voilà, j'ai peur. Tellement peur, vous ne pouvez imaginer. J'ai parcouru un peu les forums, il y a visiblement beaucoup d'homme qui ne réalisent pas tout au long de la grossesse. Ils ne réalisent que quand bb pointe son nez, ose enfin sortir de sa cachette, et son alors de très bons papas. Mais si le mien, il n'avait pas se déclic ?

Ha, et j'allais oublier, j'ai beau mourir de peur tous les jours, il faut se coller un beau grand sourire sur la face, parce que "la grossesse est un moment merveilleux".

Alors juste une chose : c'est normal d'avoir pour la grossesse. Ma belle-soeur était tellement anxieuse avant l'arrivée de ma nièce, mais bon le stress c'est pas bon pour le bébé.

Pour ton copain hum... Déjà, l'arrivée du bébé était un 'accident'. Ce n'était pas prévu. Et je pense que (surement) il a peur lui aussi et il se réfugie dans le travail. Surtout si il ne s'attendait pas à l'arrivée de ce bébé cela peut-être aussi difficile à gérer. Puis comme tu as dis, il est du genre à être solitaire, alors bon. D'un côté, je pense qu'il t'aime car il ne te quitte pas pour autant, il reste près de toi, mais s'éloigne certainement à cause de sa peur de devenir papa. Pour un homme, devenir père est difficile. Mon frère a mis plus de cinq ans avant de se décider, alors que tout était en place : l'aspect financier, la maison, enfin tout était prêt, et on pensait vraiment que ma nièce serait venu plus tôt. Après je pense que vous avez seulement besoin d'une bonne discussion par rapport à ce bout de chou. Il ne faut absolument pas que vous rompiez le dialogue, c'est la chose dans plus importante dans un couple...

Je comprend bien qu'il ai peur. Je sais qu'il se réfugie dans le travail, il est comme ça. Mais j'ai juste tellement besoin de lui, et je ne sais pas comment lui faire comprendre.

Quand à la communication... Ça a toujours été le problème. D'une part, je suis quelqu'un... je ne trouve pas le terme, introverti non, mais j'ai du mal à parler quand il s'agit de choses qui me concernent, j'ai naturellement tendance à tout garder pour moi, jusqu'à ce que ça passe... ou explose. D'un autre côté, mon copain, pour fuir les discussions un peu trop sérieuses à son goût, a pris l'habitude de tout tourner en dérision dès qu'il sent qu'il ne s'agit plus de futilités. Devant souvent faire un effort sur moi même pour engager la discussion, ça me met directement hors de moi, j'ai l'impression qu'il ne prend pas au sérieux ce que je lui dit.
Je fais donc de moins en moins d'efforts pour engager le dialogue, puisque je sais que ça va être un échec. Et lui, de son côté, ne l'engage pas non plus... Ça a toujours été comme ça, mais il y a des moment où ça complique sérieusement les choses...

Je ne m'attendais pas à trouver des solutions ici, ne t'en fait pas. Mais juste pouvoir enfin en parler, ça libère et rien que ça, ça fait du bien (d'ailleur mes yeux sont enfin secs :p) ! Merci de m'avoir lue ! Sur ce, je vais aller me mettre devant le Clem de lundi dans mon lit, j'aime bien ce truc débile, et il paraît que la nuit porte conseil ! A demain (ou après demain, la journée risque d'être chargée demain, donc je passerais peut être juste en coup de vent)

T'inquiètes je comprends que ça soulage, je suis pareil, et c'est mieux de parler à des inconnus qui ne savent rien de ta vie, on a des point de vue complètement neutre donc bon. Et de rien, à ta place, j'aurais aimé être lue également (:

Au passage, j'aime bien aussi Clem x) ça me fait rire parfois. Bonne nuit ! ♥

Je viens de te lire Raspback. D'un côté je comprend que ça doit vraiment pas être facile une situation pour ça, même pour ton moral..je pense qu'il faut que tu essaies d'êtreme moins "chiante" possible. laisse un peu courrir, ce n'est peut être que le temps de la grossesse et cette dernière sera finie, il prendra son rôle en main. C'est son enfant, il ne pourra pas ne pas l'aimer je crois que c'est pas possible ça. De plus d'après ce que j'ai comprit ça fait quand même pas mal de temps que vous êtres ensemble, ce n'est sûrement qu'une passade. Vou avez vécu beaucoup de choses ensemble et un bébé ça concrétise les choses. D'un côté , il vaut mieux qu'il travaille tout le temps plutôt qu'il ne sorte tout le temps..

Leighton, je trouve ça dur de demander à Raspback d'être moins chiante. Perso, pour avoir été dans une situation très très similaire, beh je peux t'assurer qu'on ne le devient pas volontairement. Pour en revenir à l'attitude de ton homme vis-à-vis de ta grossesse, le mien était à peu près pareil. En fait, en apparence, il était vraiment attentif au fait que je sois enceinte, il me caressait le ventre, prenait plaisir à faire les boutiques pour l'enfant mais.. il ne faisait pas ce que j'attendais qu'il fasse; arrêter les conneries, être plus responsable. À cause de ça, je ne me suis pas sentie bien une bonne partie de ma grossesse, il me manquait vraiment quelque chose venant de lui. J'avais l'impression que, moi, je devais subir ma grossesse au quotidien alors que lui, une fois que ce que ça représentait l'emmerdait un peu trop, il pouvait en faire abstraction et vivre comme si rien n'existait. Enfin, tout ça pour dire que non, les grossesses ne sont pas toujours merveilleuses, ça entraine beaucoup de questions, d'autant qu'on pleure pour un oui ou pour un non quand on est enceinte donc bon, ça n'aide pas.. Mais pour parler de toi, c'est vrai que ta situation n'est pas évidente. Ça vient surtout du fait que ton homme est toujours au boulot, ça doit pas être facile pendant une grossesse. Perso, je réclamais 3x plus d'attention de sa part qu'en état normal j'ai envie de dire et encore, si j'avais pu avoir plus, j'aurai pris. Mais toi, t'es vraiment toute seule toute la journée? Tu ne peux pas aller voir ta famille? Des amis? Franchement, rien qu'être en compagnie de quelqu'un, en général, ça apaise. Tu vas moins penser au fait que ton homme soit pas là, tu vas t'occuper l'esprit, c'est bien souvent que du bon! A part si les personnes dont tu t'entoures ne font que de parler de ton bébé à venir etc, là c'est problématique.. Puis pour ton homme, c'est possible qu'il ne se rende pas encore compte qu'il va devenir papa. Tu pourrais peut-être le kidnapper un après-midi et l'emmener dans une boutique pour enfants histoire de faire quelques achats avec lui, l'idée lui semblera davantage réelle. En tout les cas, je te souhaite bien du courage! Les gens ont tendance à penser que, parce qu'on est enceinte, on est heureuse ou, dans tous les cas, on doit être heureuse; c'est pas vrai. Essaie de te changer les idées, fais des activités (tant que tu peux encore aha) genre aller à la piscine, te balader s'il fait beau. Courage! ♥

Au fait vous accouchez quand ? (:

Moi? Ca fait belle lurette que j'ai accouché, mon fils a déjà 2 ans et demi

Ahhh je croyais que tu étais encore enceinte x)
Autant pour moi. Donc je repose ma question, tu accouches quand Raspack ?

J'ai lu que ton message, mais je n'ai pas lu les réponses parce que je vais oublier mon message. Donc tout d'abord, il faut savoir que la grossesse joue beaucoup sur des hormones. C'est pourquoi tu t'inquiètes deux fois plus qu'avant et que tu es plus émotive sans doute. Il est du genre solitaire à bosser comme un fou. C'est vrai que ce n'est pas super génial mais d'un côté, tu l'as. Et surtout, ne fais pas la connerie de faire naître un bébé sans père, juste pour des inquiétudes aussi minimes. S'il avait changé d'avis sur le bébé, c'est sans doute pour tes études. Mais le fait qu'il le prenne assez bien, c'est bien la preuve qu'il en veut de se bébé ! Sinon, crois-moi, il l'aurait très mal pris. Un bébé demande énormément de responsabilités. J'ai juste envie de te dire, ne t'inquiète pas. Profite et vois après la naissance. Il travaille peut-être d'arrache-pied pour mettre un peu de côté pour le bébé comme ça "ne va pas financièrement". Ensuite, il prendra son rôle de père très au sérieux.

Les papa, c'est comme les enfants. Ils s'en foutent qu'ils vont recevoir un cadeau pour leur anniversaire. Tout ce qu'ils veulent, c'est l'avoir et jouer avec. Je sais que c'est une métaphore un peu bizarre, mais elle est trop vrai pour tous les aspects de la vie. :)