Il était très tôt ce matin lorsque j'arrivai aux écuries. Le soleil venait tout juste de se lever, et la nuit avait été courte, j'étais fatiguée, mais l'entraînement de Feeling Lolita était une chose essentielle que je ne pouvais pas repousser, ne serait-ce même que d'une heure. Je parcourrai donc les allées des boxes avec hâte, les écuries étaient désertes, vu l'heure ce n'était pas vraiment étonnant. J'arrivais donc devant le boxe de Feeling, en me voyant elle eut un léger hennissement. Un sourire se dessina sur mes lèvres.

« Bonjour ma grande. Alors ça va ce matin ? »

Je lui fis une longue caresse sur le chanfrein. Elle était sublime. J'adorais plus que tout cette jument, elle était si douce, mais à la fois tellement têtue. Je pénétrai dans le boxe de l'alezane, elle ne prit même pas la peine de se pousser. Je forçai donc le passage, heureusement qu'elle et moi en avions l'habitude. Je lui fis quelques caresses avant de lui enfiler son licol en cuir autour de sa jolie tête. Je sortis ensuite l'étalon pour la mener à la barre d'attache et commencer son pansage. Avec l'arrivée du printemps, Feeling était poussiéreuse, et elle était envahit de poils mort. Je m'attelai donc à la tâche, je commençai par l'étrille pour lui enlever tout ces poils morts. Puis une bonne vingtaine de minutes plus tard, j'avais enfin fini son pansage, je lui mis donc ses affaires de course, un tapis léger, ainsi qu'une selle de course. Son filet était installé. Il était temps de se rendre sur la piste de course et de commencer l'entraînement.

Quelques minutes avant d'arriver sur la piste de course, je mettais mis à cheval, j'avais du monter sur une souche d'arbre car la jument était trop grande et les étriers beaucoup trop haut. Une fois en selle, je mis mes pieds dans les étriers, et je fis la jument au pas à l'aide d'un très léger coup de cravache sur la croupe. Les étriers étaient tellement hauts qu'une pression ou un coup de talon ne lui ferait pas beaucoup d'effet. Comme à son habitude, la jument parti directement au trot, mais avant de commencer le travail, Feeling avait besoin d'un très bon échauffement. Je remis la jument au pas, et pour la garder dans cette allure, je pianotais sur mes rênes pour occuper la jument. Nous étions maintenant sur la piste de course, la herse venait juste d'être passée. Les personnes de l'entretien allaient être contente je crois ! Feeling était déjà toute excitée, mais il fallait encore qu'elle marche longuement pour dégourdir ses muscles. Je fis donc le tour de la piste au pas, cela mis pas mal de temps, mais au moins ses muscles commençaient à bien chauffer. Après cela, je pouvais commencer l'échauffement au trot, je mis un deuxième coup de cravache sur sa coupe pour la faire démarrer au trot. Elle prit tout de suite un grand trot.

« Holà ma grande ! Doucement. » Dis-je tout en effectuant des pressions sur les rênes pour lui faire retrouver un trot de travail.

Elle eut beaucoup de mal à rassembler son trot. C'était très difficile, surtout que la belle n'avait qu'une envie : galoper. Mais il fallait tout de même qu'elle s'échauffe, et la base de la vitesse était bien l'endurance. Il fallait donc qu'elle apprenne à se canaliser et que seule la vitesse ne compte pas. Après un bon tour et demi sur la piste, ainsi que de nombreux demi-cercles et cercles pour la mettre à mes ordres. Je pouvais commencer sur un travail au galop. Mais avant de la mettre sur un galop de course, il fallait que je la garde sur un galop dit de chasse. Ce galop d'une vitesse réduite donner du souffle et former la musculature du cheval. Tout le long de cette détente, j'étais restée assis sur ma selle, c'était pour bien montrer que c'était du travail et non de la détente sur la vitesse. Je la gardai donc sur un petit galop et après plusieurs tours, je remis la jument au trot, puis au pas. Feeling avait bien travaillé, et avant de repasser à un bon galop de course, il fallait que la jument se détende avec des rênes longues.
Après quelques minutes au pas, je me mis en position de jockey, c'est-à-dire que j'étais en équilibre sur mes étiers et que mes fesses étaient maintenant hors de la selle. Feeling partit instinctivement au trot, puis au galop. Elle savait bien que maintenant on allait passer sur des épreuves de vitesse. La jument était excitée, elle adorait galoper. Aujourd'hui, j'allais baser la séance sur une distance de 500m au galop. Le but : trois passages où la belle devra améliorer son chronomètre ! Au premier passage, je contenais la jument puis au trois quart du parcours, je lâchai la jument et ainsi elle accélérait ses foulées. Le chrono était correct, mais il était loin d'être bon, n'importe quel cheval serait capable d'effectuer un tel chrono. Je recommençai encore une fois. Ce fut légèrement mieux mais j'étais obliger de pousser la jument, elle manquait de souffle et de vitesse encore. Puis vint le dernier passage, Feeling était un peu fatigué, c'était un gros travail pour elle, du coup, le chrono fut très moyen. Je caressai la jument et la repassai au pas.

« C'est bien ma grande. Ça reste encore difficile mais avec le temps ça ira tu verras. »

Je lui fis de grosses caresses sur l'encolure avant de ramener la jument à la barre d'attache pour lui enlever tout son équipement. Après un dernier petit pansage, j'amenai Feeling au pré pour qu'elle se détende tranquillement. La journée n'était pas encore fini pour elle. Et oui, aujourd'hui la jument avait rendez-vous avec un bel étalon.

Il était à peine huit heures du matin. Les journées commençaient à se faire longues, mais je n'avais pas le choix. Le fait d'élever des chevaux de course a cet inconvénient. Les chevaux de course doivent être entraîné très tôt, c'est bien mieux pour eux, mais pas pour moi. Les écuries étaient presque déserte, les seules personnes qui étaient présente été les palefreniers, ils s'occupaient d'aller donner la première ration de foin de la journée à chaque chevaux.
Feeling avait la tête passée par dessus la porte de son boxe, elle tapait avec son pieds dans la porte, impatiente de sortir. La jolie alezane avait pris l'habitude de sortir tôt, c'était notre petite routine. Au passage je fis une légère caresse à Distraught Blindness, ma jument Quarter Horse, et j'allai ensuite vers Feeling.

« Bonjour toi. Tu es impatiente ce matin on dirait. »

Je pris le licol et ouvrit le locker de la porte du boxe. Feeling restait collée contre la porte, elle ne me fit même pas une toute petite place. Je fus obligée de pousser la jument en mettant mes mains sur son poitrail pour la forcer à reculer. Je mis le licol à Feeling, et j'amenai la thoroughbred à la barre d'attache pour la panser. J'essayai de ne pas trop prendre mon temps car les températures étaient fraîches, j'avais froid et j'étais pressée de me mettre à cheval pour que la jolie Feeling me réchauffe.
Une fois le pansage fini, cette fois-ci, je ne lui avais pas mis sa selle de course, non, elle avait une selle classique. Aujourd'hui, nous allions faire un peu d'endurance : discipline essentielle si je veux que la belle puisse progresser dans sa vitesse. Je me mis directement à cheval, et j'amenai la jument au pas vers les bois. Elle étaient toute excitée, la queue presque en panache, les oreilles bien pointées vers l'avant, et elle trottinait sur place. Je jouais sur mes rênes pour qu'elle reprenne son pas. C'était la première fois que j'allais en extérieur avec Feeling, et pour être franche, j'appréhendais un peu sa réaction. Mais à mon grand étonnement la belle ne voulait qu'une chose : galoper. Pourtant c'était la première fois qu'elle se retrouvait dans les bois, mais les bruits de branches qui craquaient, et le chant des oiseaux n'inquiétait en rien la jument.

En voyant que Feeling semblait à l'aise, et qu'elle essayait de prendre la main pour partir au galop, je fis une légère pression sur les flancs de la jument pour qu'elle passe au trot. Feeling partit directement au galop, mais repassa très vite au trot. Aujourd'hui, la belle n'allait pas galoper. Nous étions partis pour un trotting d'une petite vingtaine de minutes, ce qui était bien pour une première séance. Feeling ne cessait de secouer la tête, mécontente de ne pas pouvoir galoper. Je jouais sur mes rênes pour essayer de l'occuper dans sa bouche. Mais elle était bien trop énervé. Il ne fallait cependant pas que je cède. Je restais dans un trot moyen, puis parfois je lui demandais de rassembler son allure, ou de l'allonger. C'était un moyen pour moi de garder la jument sous mes ordres. Après bien dix minutes de trot, je repassai au pas, et fis demi tour. Après plusieurs minutes au pas avec des rênes mi-longues pour que l'alezane puisse s'étendre, il était temps de reprendre le trot. Mais cette fois-ci, la belle ne l'entendit pas de la même manière. Madame me fit un coup de cul, et essaya de m'arracher les rênes. Heureusement que je connaissais bien cette jument, je m'agrippais à la crinière de la jument, et réussis à rester en selle. Après cela, je lui mis un bon coup de cravache sur l'épaule.

« Non mais alors ! C'est quoi ça !? »

Je talonnai la jument tout en la forçant à rester immobile, je lui mis trois coup de talons avant de réellement l'arrêter. Je la laissai immobile environ une minute, puis je refis une pression sur les flancs. Feeling partit dans un pas vif, mais au pas. Je la caressai, puis je repris le trot pour rentrer aux écuries et mettre fin à la séance.

J'étais fière de cette séance, même si la belle avait eu un léger coup de gueule, elle s'était cependant bien comportait dans les bois, et elle n'avait vraiment pas peur. Que ce soit des branches qui craquent, des oiseaux qui chantent et volent entre les feuilles. Non aucuns bruits ne l'avaient pas inquiété. Après un bon pansage, j'amenai la belle au pré pour qu'elle se défoule tranquillement. Ce début de matinée avait été fort en émotion.