Les écuries étaient désertes, et le temps désastreux. Il faisait froid, il y avait beaucoup de vent, enfin une horreur. Mais Feeling avait tout de même besoin de travailler, vu son caractère, je ne pouvais pas me permettre de lui faire sauter des jours, elle en avait trop besoin. Je retrouvai donc en hâte ma jument alezane. Elle se laissa approcher sans soucis, et demanda même beaucoup de caresses, malheureusement le temps ne me le permettais pas, je ne pouvais pas m'attarder à faire des câlins au box, on verra ça dans le manège. Car oui, vu le temps peu de cavaliers étaient venus travailler leur chevaux en plein après-midi, j'avais donc le manège pour moi et j'en profitai.

Feeling était attachée à une barrière du manège, j'étais en train de la panser tranquillement. Le hic quand on panse un cheval dans le manège ? Fallait passer le râteau pour que cela ne se voit pas. Bref, j'avais bien pansé la jument, que ce soit avec l'étrille, le bouchon et tout le reste tout y était passé, et la robe de Feeling Lolita brillait de mille feux ! J'avais avec moi une chambrière et une longe de 10m également, et j'avais aussi coupé la carrière de sorte à me faire un espace aussi gros que le rond de longe. Déjà que Feeling était distraite, je n'allais pas en plus lui offrir un grand espace !
Aujourd'hui, j'allais travailler sur le respect de l'espace personnel du cavalier. Je fis tout d'abord une légère détente avec Feeling, mais comme toujours, la belle ne pouvait s'empêcher de partir au galop de manière très vive. Lorsqu'elle avait fait cela, je l'avais forcé à rétrécir son cercle, mais rien n'y faisait, elle voulait galoper ! Alors je me plaçai devant et fis un grand "Oh là!" Surprise, la jument se stoppa, et parti dans l'autre sens, bon ce n'était pas comme ça qu'il fallait s'y prendre. Alors je la fis galoper de plus en plus vite, puis d'elle-même elle finit par se stopper. Nous pouvions commencer le travail.

Feeling était arrêtée, elle ne cessait de souffler, bouger les jambes, enfin toujours en mouvement même quand elle n'avançait pas. J'allais donc enseigner à Feeling ce qu'était mon espace personnel. Premièrement, lorsqu'elle venait vers moi, je la faisais reculé, je ne voulais pas qu'elle vienne. Mais elle insistait elle aussi. Alors je restai un peu à ses côtés, puis tout en la caressant, je commençai à m'éloigner, puis j'associai la douceur de mes caresses à ma voix. La jument ne bronchait pas. Elle restait immobile, profitant de l'instant. Au bout d'à peine 10 secondes je revins vers elle et la félicitai. Puis je recommençai, plus longtemps cette fois, parfait. Cette fois-ci, j'allais essayer sans lui parler. Elle eut d'abord un peu de mal à saisir, puis en voyant que je la faisais reculer, elle compris qu'elle devait toujours rester immobile. Le premier exercice était réussis, mais n'allons pas crier victoire non plus.
Le deuxième exercice consistait à capter son attention, pour cela, je me tenais face à la jument, et je me déplaçai par un mouvement tournant comme si je marchais sur un demi cercle vers sa croupe, je regardai fixement sa hanche, pour voir ses réactions, la jument ne me regardait pas, elle s'en fichait complètement, j'agitai donc légèrement la chambrière, surprise, elle se retourna vers moi et fit donc tourner sa croupe pour garder le contact visuel sur moi. Je la félicitai, puis recommençai. Feeling eut beaucoup de mal à comprendre le principe de l'exercice, je lui avais appris l'immobilité, et maintenant je voulais garder le contact et donc qu'elle bouge. Elle mit du temps à comprendre, mais les félicitations l'ont tout de même assez vite captivé, au bout d'un moment elle garda donc son regard sur moi, et déplaça sa croupe, de pas grand chose, certes, mais c'était toujours sa de gagner. Je lui fis de grosses caresses et mis un terme à la séance. Il était temps d'aller au pré, et vu le temps une couverture était la bienvenue !

Il était tard, mais je devais tout de même aller travailler Feeling. Puis une séance 'nocturne' ne lui ferait pas de mal, peut-être sera-t-elle plus calme, qui sait ? Ou alors elle sera pire que d'habitude, on verra bien !
Je me retrouvai devant le box, elle semblait tout de même contente de me voir. Aujourd'hui, cela faisait un peu plus d'une semaine que la belle était rentrée dans ma vie, et le lien commençait tout juste à se créer. Je pansai Feeling Lolita tout en lui faisant de bonnes grosses caresses de temps en temps. J'adorai ce moment, et elle aussi, c'était notre grand moment de complicité de la journée. Je lui passai tranquillement l'étrille, puis le bouchon, brosse douce et je finissais par lui curer les pieds. Désormais elle avait moins de mal à céder ses pieds, elle forçait beaucoup moins, preuve qu'elle faisait d'énormes progrès en une semaine.

Feeling était équipé : selle d'obstacles, bridon, protections. Nous étions prêtes. La dernière fois, j'avais travaillé sur la barre d'appel, Feeling avait eu du mal lorsqu'il y avait un peu de hauteur. Alors aujourd'hui, j'avais décidé de la mettre un peu à l'épreuve. Une petite épreuve de puissance pourrait sans doute lui permettre de prendre confiance sur les obstacles. C'était mon but, je voulais qu'elle évite de stressé devant les barres, et d'essayer d'échapper, et ça, seule la pratique pourra l'aider à être plus à l'aise. Je n'allais pas non plus lui faire sauter du 80 cm, je n'étais pas folle, du moins pas suicidaire. Mon objectif : 55cm. Sachant qu'elle était déjà pas très à l'aise avec une barre à 50 cm, alors du 55cm serait un gros progrès.
La détente fut très difficile, comme à son habitude. Feeling était survolté, la fraîcheur du temps lui donnait envie de bouger, ce n'était pas très facile de la tenir. Mais après une bonne remise au point, elle était déjà plus calme. Par contre, ses hochements de tête incessant. Bref, Feeling cherchait encore à me tester ou jouer, je ne sais pas trop ce qu'elle voulait en faite. Il était temps de faire un petit échauffement avant de passer aux choses sérieuses. Cette fois-ci, pas de barres au sol, juste un petit croisillon. Je passai premièrement au trot, pas de soucis, elle se sentait en confiance sur des petites hauteurs, je le sentais bien. Puis je le fis également au galop. Aucun soucis. Maintenant un petit vertical de 20cm, trot et galop nickel. Je passai plusieurs fois sur les obstacles pour qu'elle se concentre bien, et s'amuse. Malgré quelques ruades après les obstacles, tout se passait plutôt bien. Maintenant 30 cm : trot c'était ok. Mais galop, elle était perdue dans ses foulées, j'avais bien du faire quatre passages en essayant au mieux de la retenir, plus la hauteur montait, plus elle chargeait les obstacles, d'où le problème de foulées. Lorsque je la retenais c'était déjà mieux, mais elle forçait elle aussi, ce n'était pas facile. Ensuite 40cm, le même soucis. Mais comme je m'attendais déjà plus à ses réactions, ce fut un peu plus facile. Mais je pense que le 50 cm suffira largement, elle commençait déjà à vouloir dérober les obstacles ou à refuser. Je la poussai un peu avec mes jambes, et surtout je lui parlai et l'encourageai. J'avais remarqué que cette méthode avait bien marché la dernière fois. Lorsque le 50 cm passa correctement je m'arrêtai là. Elle avait déjà bien sauté aujourd'hui, et cela suffisait complètement. Je la fis marcher au pas rênes longues avant de descendre complètement de cheval.

Lorsque je ramenai Feeling Lolita à la barre d'attache, je lui enlevai sa selle, filet, protections et tout le reste avant d'aller la faire brouter tranquillement. Pendant qu'elle broutait, je lui massais le dos, et lui faisait des petites papouilles. Elle réclamai même des caresses de temps en temps, et me bousculer gentiment. J'étais réellement tombée amoureuse ce cette belle alezane.

J'avais réussis à me libérer tôt aujourd'hui. Il faisait beau et tant mieux, déjà qu'aujourd'hui j'allais consacré la séance à du dressage, discipline que déteste Feeling Lolita, mais en plus j'avais retrouvé une jument boudeuse ce matin. Elle ne cessait de taper dans son box, je ne savais pas trop pourquoi, mais elle semblait de mauvais humeur. La séance allait être belle ! Si vous voulez de l'action, vous serait servis je pense.

- Et calmes-toi ma grande.

J'étais à la barre d'attache et la belle alezane secouait la tête dans tout les sens, tapait des pieds, une vraie casse pieds là ! Mais bon, le travail c'est le travail et il fallait qu'elle s'y mette même si elle ne semblait pas en avoir très envie. Je la pansai comme d'habitude, et pour essayer de la détendre je lui fis un léger massage, mais rien à faire. Peut-être que son petit poulain dans le bidon commençait à la rendre anxieuse, mais le vétérinaire m'avait dit que je pourrais encore la travailler aujourd'hui et demain, mais vendredi il fallait qu'elle se repose. Alors tant que j'avais l'approbation du vétérinaire je continuais à la faire travailler. Bref, la jument était pansé, sa robe était brillante et belle. Ses crins blancs étaient bien coiffée, et pour m'amuser, je lui avais même fait des pions, elle était très belle. Même si les pions étaient assez mal fait vu que madame ne voulait pas tenir en place.

Désormais, nous nous trouvions au milieu de la carrière. Feeling Lolita avait le feu à la croupe, elle n'avait qu'une envie c'était de partir. Alors avant de me faire mettre au tapis, je me suis dit qu'une légère détente à la longe lui ferait sans doute du bien. Alors je repartis au rond de longe, je fis un nœud aux rênes, et enlevai les étriers de la selle avant de sangler la belle. Une fois lâchée, j'avais bien fait. Feeling était parti au quart de tour, en fait, le poulain dans le ventre n'avait pas l'air de temps la déranger que ça. Elle ne cessait de faire des ruades, coups de culs. J'avais beau tout faire pour la calmer, non elle ne voulait rien entendre. Bref, je la fis galoper de plus en plus vite, jusqu'à ce qu'elle ait envie de ralentir, mais je lui interdisais avant de lui demander moi-même de ralentir. Là elle avait obéit donc elle méritait une caresse. Il était maintenant temps de retourner en carrière, cette petite détente lui avait fait comprendre que maintenant on devait travailler.

Dans la carrière, Feeling était plus calme que toute à l'heure, mais c'était loin d'être ça, alors je pense que la séance va être courte, quelques figures de manèges, des allongements d'allures et autres petits changement d'amplitude avant de mettre fin à la séance. Si déjà elle arrive à se concentrer ce sera bien. J'étais en selle, j'avais réglé mes étriers, Feeling était comme une bombe qui ne devrait pas tarder à exploser, et à la pression de mes talons sur ses flancs, la belle partit directement au trot et ne semblait pas vouloir ralentir, j'avais du limite me coucher sur elle avant de la faire s'arrêter complètement. La détente risquait d'être longue, et bien même de durée toute la séance, à la base je voulais continuer notre travail sur l'incurvation et voir pour des jolis allongements d'allure, mais avec une telle mauvaise volonté mon programme risquait fort bien d'être annulé. J'étais à la fois en colère, et déprimée. Feeling Lolita avait le don de me m'être hors de moi lorsqu'elle réagissait ainsi, et je me devais d'éviter d'être trop brute avec elle, je ne voulais pas non plus martyriser mon cheval. Bref, Feeling n'arrivait pas à se calmer, et être sur la piste l'énerver encore plus. Alors j'allais juste lui faire faire des figures de manège hors de la piste, et après quelques cercles et voltes bien effectué, je mettais fin à la séance, cela ne servait à rien d'insister. Je ne voulais pas me battre avec elle aujourd'hui et surtout que je n'avais pas l'énergie. De plus, je ne voulais pas lui apprendre de mauvaises choses. Alors tant pis pour aujourd'hui. Une petite sortie au pré lui fera sans doute du bien !

Le soleil était haut dans le ciel, une légère brise s'invitait de temps à autres donnant au temps une légère fraîcheur ce qui nous obliger à nous munir d'une veste pour éviter d'attraper froid. Je me rendais aux écuries, la séance de la veille avait été plus que catastrophique, je commençais à me dire que Feeling Lolita détestait vraiment faire du dressage. Mais bon pas le choix, c'était une discipline plus qu'essentiel pour faire le reste de son entraînement. Bref, j'allais lui faire faire une courte pose de dressage pour la laisser se calmer et prendre confiance en elle. Je me trouvai devant son box, une légère odeur de paille en ressortait. J'ouvris le locker de la porte, et l'entrouvis légèrement de quoi passer pour pénétrai dans le box de ma belle alezane.

- Bonjour toi. Comment tu vas ? Lui dis-je tout en lui caressant le chanfrein.

Je passai légèrement ma main sur sa belle encolure, puis lui fis une légère caresse. Feeling était du genre brute au box, parfois elle poussait ou me marchait sur le pieds, lorsqu'elle faisait cela, non seulement j'avais extrêmement mal aux pieds, mais je lui marchais moi aussi sur son pieds, enfin plutôt sur son sabot. Et instinctivement à chaque fois elle levait brutalement sa jambe, surprise.

Nous nous dirigions maintenant vers la barre d'attache, plusieurs cavaliers étaient là, je les saluai poliment. Je m'activai à panser ma belle Feeling Lolita, elle appréciait beaucoup ce moment mais en profitait pour m'embêter un peu, elle me bousculait, et parfois elle n'était pas des plus délicate. Je fis de léger mouvements circulaires avec l'étrille en plastique, puis je pris le bouchon et la brosse douce. Le pansage ne fut pas bien long, elle était plutôt propre, j'avais du mettre une bonne vingtaine de minute pour la panser, mais ce qui prit le plus de temps ça a été les câlins et caresses. Je lui mis ensuite son tapis, un amortisseur, et sa selle, puis le filet, et des protections. Feeling était toujours plus ou moins calme au moment du pansage, quand elle bougeait c'était juste pour réclamer des caresses ou m'embêter, ce qu'elle adorait faire. Mais maintenant il était temps de se rendre dans la carrière et d'aller s'entraîner, et je sentais déjà que Feeling bouillonnait.

À peine elle eut mis un pied dans la carrière, qu'elle avait déjà la tête bien haute, et trottinait sur place, une vraie pile électrique, je sentais déjà qu'elle allait m'en mettre plein la vue. Arrêtée au milieu de la carrière, je fis les derniers réglages. Feeling tournait la tête dans tout les sens, elle tournait la tête de droite à gauche, puis de gauche à droite, impossible de rester immobile plus de cinq minutes, incroyable ! Je mis le pied à l'étrier et à peine les fesses dans la selle, elle se mit directement au pas et continuait de secouer la tête, mais cette fois-ci de haut en bas, puis de bas en haut. Je mis les pieds dans les étriers à grande vitesse puis commençai la détente.

Feeling était sur la piste à main droite, je tenais mes rênes de manière ferme, mais douce à la fois, j'étais prête à réagir aux moindres mouvements brusque de l'équidé. Feeling était loin d'être en place, elle avait la tête haute, était légèrement en train de trottiner, elle n'avait rien d'une jument bien en main. Je lui mis une légère pression tout en tournant ma main pour effectuer un cercle, mais Feeling n'en avait pas décidé ainsi, elle se mit directement sur la défensive, levant sa croupe pour m'envoyer un bon coup de cul. Je pris les rênes bien en main, et me mis bien en arrière. Je lui mis un bon coup de cravache sur l'épaule, tout en la disputant avec ma voix. Puis, je me remis à la même place, et refis mon cercle. Elle l'effectua correctement. Je la caressais. Pendant la détente, elle essaya plusieurs fois de me mettre à terre, mais à force, je la connaissais bien et je savais m'y attendre. Après une bonne détente forte en émotion, il était temps de passer à la séance d'obstacles.

J'avais au préalable disposé des barres au sol, ainsi qu'une petite ligne constitué de deux obstacles, un croisillon plus un vertical. Pour ce qui était des barres au sol, elle les passa sans problème mais par contre après la ligne elle s'énervait légèrement, un petit coup de cul puis des hochements de tête assez violent. La ligne allait lui faire du bien je crois. Je me tenais prête, puis il était temps de s'attaquer à cette ligne. Je mis Feeling au trot, puis l'amenai vers le croisillon, elle le passa mais comme à son habitude elle fit un léger coup de cul, et du coup fut déstabilisée pour sauter le deuxième. Elle fit donc une dérobade. Puis je recommençai, encore et encore tout en faisant en sorte que la belle ne fasse plus sa rebelle après le croisillon. Ce fut assez difficile, après le croisillon, il fallait que j'arrive à me coucher sur elle pour réussir à l'arrêter avec de dérober. Ce n'est qu'après plusieurs passages et refus que la belle réussit à sauter, de manière maladroite mais elle avait sauter. Après plusieurs tentatives, c'était bon. Mais il y avait encore beaucoup de travail à faire, c'était loin d'être acquis.

Après la séance, je lui fis un autre pansage à Feeling avant d'aller la lâcher au pré pour qu'elle se détende tranquillement. Et puisse se défouler comme il fallait.

En ce moment le temps me manquait énormément, je délaissai Feeling Lolita sans le vouloir, mais je n'avais malheureusement pas le choix. Aujourd'hui, je m'étais rendue en hâte à l'écurie pour travailler un peu Feeling. Nous devions reprendre les entraînements, et laisser Feeling au repos n'était pas la meilleure chose. Après le pansage je l'amenai dans le manège pour la travailler en saut. Elle fut très difficile du fait qu'elle n'était pas vraiment sortie ces derniers jours. Elle embarquait, prenait le dessus, une vraie peste. Mais je ne pouvais pas lui en vouloir. Malgré ça, elle a tout de même réussis à enchaîner une petite ligne de deux obstacles sans gros problème.

J'avais réussis a retrouver un peu de temps, les choses commençaient à se calmer, et je pouvais enfin profiter de ma jument. Aujourd'hui pour nous retrouver j'allais faire un peu d'éthologie. Après un petit pansage, je l'amenai au rond de longe où je la laissai se défouler en premier lieu. Elle s'amusa un long moment, et parfois je devais éviter cette grande folle qui ne faisait pas du tout attention à moi. Une fois le jeu calmé, j'arrivai à attacher une longe de 10m à l'anneau du licol, mais cela ne l'empêcha pas de continuer à faire l'idiote. Malgré tout j'arrivai à capter son attention et à travailler sur le respect de l'espace avant de devoir la lâcher car madame était trop excitée, elle n'avait plus vraiment l'habitude de travailler.

Un grand soleil était perché dans le ciel, peu de nuage était présent. Le beau temps était au rendez-vous et les températures commençaient à monter. Le seul hic : ces changements de température énervait de plus en plus les chevaux, et Feeling Lolita était déjà assez énervée au naturel alors c'était encore plus difficile à gérer.
J'étais devant la porte du boxe de Feeling Lolita, elle était debout, à tourner en rond. Il était décidément temps que j'arrive pour la sortir, elle semblait en avoir envie.

« Bonjour ma belle. »

Lorsqu'elle entendit ma voix, elle pointa ses oreilles et tourna la tête vers moi. Elle s'avança doucement vers moi et donna un petit coup de museau dans mes mains. Je lui fis de longues caresses avant de prendre son licol et de pénétrai dans son boxe pour pouvoir lui enfiler. Feeling était une vraie crème au boxe, son seul soucis était peut-être le fait qu'elle n'avait aucunes limites et qu'elle n'arrêtait pas de me bousculer, et je devais tout le temps surveiller où était ses pieds pour ne pas qu'elle me marche dessus. J'emmenai ainsi Feeling à la barre d'attache, elle trottinai légèrement, j'étais obligé de la forcer à ralentir sinon elle aurait été capable de partir au galop et ainsi de m'arracher la longe des mains. Elle était désormais attachée à la barre, je lui avais laissé pas mal de mou car je savais que si je mettais trop court, elle m'aurait fait la misère. Là, au moins elle avait de quoi s'étendre un peu. Je lui fis un bon gros pansage, chose qu'elle adorait et moi aussi.

« Oh tu adores ça hein. » Lui dis-je en lui grattant juste derrière les oreilles.

J'avais un grand sourire sur mon visage. Une chose de sûr, l'achat de cette jument était la meilleure chose qui m'étais arrivée, et même si elle était très énervante au travail, c'était un amour en dehors, et je chérissais ses moments au plus profond de mon être. Feeling était maintenant prête, elle avait son filet, sa selle avec tout le reste, et je lui avais même mis des bandes de polo. Il était maintenant temps d'aller au travail, et je savais déjà que la séance allait être énergique vu que j'avais décidé de faire du dressage.


La carrière était bien râtelé, la herse avait été passé avec soin et il y avait déjà un cavalier qui travailler son cheval. Je lui demandai gentiment la permission pour me joindre à lui et il m'informa qu'il avait presque fini de toute façon. Je profitai de ce temps pour rentrer dans la carrière et arrêtai la belle en plein milieu tout en faisant en sorte de ne pas gêner ce cavalier. Son cheval était très beau, et semblait un peu plus calme que Feeling au travail. D'ailleurs je sentais déjà que la belle était en train de bouillonnait et qu'elle n'attendait qu'une chose : partir. Je fis donc les derniers réglages, pendant ce temps, le jeune homme avait fini son travail et était sorti. Aller c'est parti.

« Bon, tu fais pas ton idiote hein »

Comme si elle allait comprendre et faire ce que je lui disais. Mais bon, je pense que c'était plus un moyen pour me rassurer plutôt que pour la détendre. Bref, à peine je mis le pieds dans l'étrier que la jument voulait déjà partir. J'enlevai mon pied et lui mis un coup de cravache sur le poitrail.

« Et alors !? C'est quoi ça!? »

Elle se stoppa et secoua la tête, comme si elle n'était pas d'accord, je la remis en place et réussis à me mettre en selle. Je lui fis une caresse pour la féliciter de pas avoir emboîter le pas avant que je le lui demande. Il était maintenant temps de commencer la détente. Je fis une légère pression sur le flancs, et tenait correctement les rênes, prête à tout débordement, j'étais habituée à force. Feeling avait la tête bien haute. Elle trottinait presque sur place. J'essayai de la ralentir, mais la belle de voulait rien entendre. Alors je la forçai à tourner jusqu'à ce que son pas soit souple, et correct. Je la remis sur la piste, et elle recommençai aussitôt à faire des siennes.

« Et c'est bon là ! » Dis-je en m'énervant un peu.

Feeling était toujours à faire l'idiote. Je recommençai donc ce manège autant de fois qu'il le fallait pour qu'elle arrive enfin à se détendre, bien que le mot « se détendre » ne voulait pas vraiment dire la même chose pour elle et moi. Après plusieurs figures de manèges au pas, je fis une nouvelle pression sur les flancs de la belle alezane pour qu'elle démarre au trot, mais directement elle essaya de se mettre au galop. Je la fis immédiatement ralentir tout en lui disant d'une voix douce et calme « au trot ». Je ne voulais pas m'énerver sur elle, je pense que travailler sur le calme était plus important, bien que parfois c'était très difficile. Pour la détente au galop, je la laissai sur un cercle, c'était déjà bien difficile sur un cercle alors si je la mettais en ligne droite je pense que je ne pourrais jamais la ralentir. Une fois la détente terminée, je lâchai légèrement les rênes de la jument pour qu'elle puisse s'étendre. Ce qui était amusant avec elle, c'est que lorsqu'elle ne sentait plus aucunes pression elle redevenait le petit ange du boxe, mais dès que je lui demandais quoi que ce soit c'était une vraie peste. Cela avait le don de me mettre hors de moi.

Pour la séance, je n'avais rien prévu de spécial, mon but était seulement de réussir à la travailler dans le calme. Quand je dis la travailler, je veux dire réussir à la faire trotter, lui faire faire des figures de manège dans une allure fluide, et sans débordement. Et cela était loin d'être gagner, car de vous à moi, on savait très bien que Feeling Lolita avait horreur de faire du dressage. Je la mis alors sur une piste intérieure, elle était toujours plus calme lorsqu'elle n'était pas sur la piste, et ainsi je la mis au trot. Elle ne cessait de vouloir prendre la main, secouer la tête dans tout les sens en essayant de m'arracher les rênes, juste une horreur. Pris sous la colère, je la fis se stoppai net. Elle fut très surprise de cette réaction, et directement, elle essaya de prendre les rênes et baissant la tête. Je lui fis remonter la tête, et la talonnai légèrement tout en la disputant avec ma voix. Visiblement, la jument fut très surprise de cette réaction et se stoppa net. Elle n'avait pas vraiment l'habitude que je m'énerve mais vu que travailler dans le calme ne fonctionnait pas, il fallait bien trouver un autre moyen. Bref, tout le reste de la séance je la fis trotter sur une piste intérieure en lui demandant quelques figures de manège. Bon elle n'était pas calme, mais déjà son allure était plus régulière et elle était plus à l'écoute de ce que je lui demandais. J'étais satisfaite. Aujourd'hui j'avais gagné une petite bataille.

Après la séance, je lui fis une grosse caresse, et la fis marcher au pas rênes longues. Elle en profita pour s'étendre. Il était maintenant temps de mettre pied à terre et de ramener la jument à la barre d'attache. Puis je déharnachai la jument avant de l'emmener dans le pré pour qu'elle se défoule correctement en toute liberté.